Conférence de presse de Laura Dern
Deauville – Samedi 2 septembre 2017
Deauville – Samedi 2 septembre 2017
Le premier hommage de l’édition 2017 du Festival du Cinéma Américain de Deauville a été rendu à l’actrice/réalisatrice/productrice Laura Dern. A cette occasion, la comédienne a répondu aux questions des journalistes et festivaliers venus la rencontrer.
Vous avez tourné avec les plus grands réalisateurs et vous êtes devenue vous-même réalisatrice. Quelles sont vos inspirations et les raisons qui vous ont poussé à tenir ce rôle ?
Laura Dern : Je pense que si autant d’acteurs et actrices deviennent metteurs en scène ou producteurs, c’est parce qu’on tombe amoureux de l’art de raconter des histoires. Les lignes se brouillent un peu quant à la manière de les raconter. Si moi je le fais, c’est parce que j’ai envie de conter une histoire aussi et si on a la capacité de le faire d’une manière un peu différente, alors on fait le grand saut. En tant que producteurs ou réalisateurs, on est tous à la recherche de ce nouveau modèle de la narration. Que ce soit en tant qu’actrice ou metteur en scène, je pense que notre source d’inspiration, à vous comme à nous, ce sont ces grands maîtres qui ont une voix unique.
Pouvez-vous nous dire un mot sur ce grand débat qui a lieu en ce moment concernant l’inégalité de traitement de salaire entre les hommes et les femmes ?
Vous avez tourné avec les plus grands réalisateurs et vous êtes devenue vous-même réalisatrice. Quelles sont vos inspirations et les raisons qui vous ont poussé à tenir ce rôle ?
Laura Dern : Je pense que si autant d’acteurs et actrices deviennent metteurs en scène ou producteurs, c’est parce qu’on tombe amoureux de l’art de raconter des histoires. Les lignes se brouillent un peu quant à la manière de les raconter. Si moi je le fais, c’est parce que j’ai envie de conter une histoire aussi et si on a la capacité de le faire d’une manière un peu différente, alors on fait le grand saut. En tant que producteurs ou réalisateurs, on est tous à la recherche de ce nouveau modèle de la narration. Que ce soit en tant qu’actrice ou metteur en scène, je pense que notre source d’inspiration, à vous comme à nous, ce sont ces grands maîtres qui ont une voix unique.
Pouvez-vous nous dire un mot sur ce grand débat qui a lieu en ce moment concernant l’inégalité de traitement de salaire entre les hommes et les femmes ?
Laura Dern : Comme vous le savez, ma mère était actrice et j’ai donc été élevée en entendant parler de cette inégalité de traitement entre les hommes et les femmes. C’est quelque chose qui touche absolument tous les secteurs et ce n’est pas spécifique aux acteurs et aux actrices. C’est vrai qu’on entend de plus en plus parler du respect de la femme aux Etats-Unis. Il y a quelques années, j’ai eu la chance d’écouter le Dalaï-lama en personne, à New York, et j’ai été étonnée d’entendre que son plus grand maître était Mao Tse Toung. C’est incroyable de penser qu’on doit être plus fort que celui qui nous maltraite pour pouvoir se faire entendre. Je crois que c’est ça le défi et que plus nous y sommes confrontées en tant que femmes, plus on va se faire entendre pour réclamer l’égalité et le respect. Personnellement, je me sens très privilégiée de faire ce que j’aime. J’ai été élevée par des femmes très fortes et si ma grand-mère n’a pas réussi à faire ce qu’elle voulait, moi oui. C’est quelque chose dont je suis pleinement consciente. En même temps, c’est c'est complètement fou.
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Quand on pense que Meryl Streep a été payée un peu plus d’1/5 du salaire de Johnny Depp pour le même nombre de jours de tournage, on voit bien tout le travail qui reste à faire. J’aime ce que je fais et en même temps, je suis une maman. L’argent peut toujours servir et avoir une égalité de salaire permettrait aux femmes de faire plus facilement ce qu’elles aiment... et mieux.
Comment vous avez préparé votre rôle vis-à-vis de Reese Whiterspoon dans « Big little liars » étant donné qu’il est très différent que celui que vous aviez dans « Wild »?
Comment vous avez préparé votre rôle vis-à-vis de Reese Whiterspoon dans « Big little liars » étant donné qu’il est très différent que celui que vous aviez dans « Wild »?
Laura Dern : Le point commun de ces deux films, c’est qu’ils sont tous les deux réalisés Jean-Marc Vallée. Ce que je peux dire c’est que dans la première scène de « Big little liars » nous étions absolument abominables l’une envers l’autre. Jean-Marc s’est mis à rire très fort et trouvait cela incroyable. Au départ, nous avions tourné une histoire d’amour et là nous étions en train de nous écharper. Pour nous, c’était très drôle aussi, on s’est bien amusé. Passer d’une expression de tant d’amour à autant de ressentiments, c’est une joie du travail d’acteur.
Entre-temps, nous sommes devenus une véritable famille car on fait nos conférences de presse ensemble, nos enfants ont appris à se connaître, etc. Il y a une sorte d’intimité qui se crée au cœur même de la créativité. C’est un très grand luxe et ça nous permet de faire des choses très différentes aussi. |
Comment percevez-vous l’industrie du cinéma d’aujourd’hui ? A-t-elle changée par rapport à vos débuts ?
Laura Dern : C’est comme en politique: tout change toujours mais ça n’évolue pas dans le bon sens pour autant. En fait, ce sont plutôt des cycles qui se succèdent. Dans les années 70, quand j’étais enfant, je voyais mes parents s’engager dans des films faits par des cinéastes révolutionnaires. Après, les choses ont changé. On a vu apparaître des nouveaux types de blockbusters et la manière de faire les films a aussi varié. Aujourd’hui, on est dans le brave new world, dans un nouveau monde qui s’ouvre, surtout pour le cinéma indépendant et ça passe avant tout par la télévision câblée. Là, on mise moins sur leur succès et on donne plus d’autonomie aux réalisateurs et aux acteurs. Je pense que cette nouvelle génération a plus d’espace pour expérimenter, pour oser des choses, un peu comme dans les années 70 finalement.
Laura Dern : C’est comme en politique: tout change toujours mais ça n’évolue pas dans le bon sens pour autant. En fait, ce sont plutôt des cycles qui se succèdent. Dans les années 70, quand j’étais enfant, je voyais mes parents s’engager dans des films faits par des cinéastes révolutionnaires. Après, les choses ont changé. On a vu apparaître des nouveaux types de blockbusters et la manière de faire les films a aussi varié. Aujourd’hui, on est dans le brave new world, dans un nouveau monde qui s’ouvre, surtout pour le cinéma indépendant et ça passe avant tout par la télévision câblée. Là, on mise moins sur leur succès et on donne plus d’autonomie aux réalisateurs et aux acteurs. Je pense que cette nouvelle génération a plus d’espace pour expérimenter, pour oser des choses, un peu comme dans les années 70 finalement.
l y a 20 ans, quand David Lynch a fait « Twin peaks », les gens qui ne connaissaient pas son cinéma et ne regardaient que la télévision ont trouvé cela incroyable. Aujourd’hui, il refait de nouveaux épisodes, et mon fils qui a 16 ans le découvre pour la première fois. Il trouve ça formidable et complètement dingue. C’est fou de voir que depuis deux générations, David Lynch est le cinéaste le plus radical et qu’il continue encore de faire des films à notre époque. On doit remercier tous ces pionniers!
Quelle empreinte à laisser David Lynch en vous ? Il en a laissé tellement! Il m’a communiqué une espère de foi en lui et en moi-même quand je travaille avec lui. |
Il m’a prouvé qu’il n’y avait pas de limites dans l’art, qu’on peut toujours les dépasser.Il m’a appris à trouver de l’humour dans les situations les plus absurdes, les plus douloureuses ou les plus folles.
En tant que cinéphile, quel film souhaiteriez-vous nous conseiller ?
En tant que cinéphile, quel film souhaiteriez-vous nous conseiller ?
Laura Dern : Seulement un ? C’est difficile ! Ce matin, au maquillage, j’ai parlé d’ « Hiroshima mon amour » que les personnes présentes n’avaient pas vu. Nous avons aussi parlé de « Amour » parce que j'évoquais Emmanuelle Riva. Pour l’instant, « Amour » est sans doute un des films qui m’a le plus marqué, avec des acteurs français incroyables ! Dans le cinéma français, il y a peut-être plus de courage pour s’attaquer à des sujets qui, a priori, font un peu peur. En France, il y a aussi des histoires qui sont créées pour les femmes alors que c’est quelque chose qu’on commence à peine à se faire aux Etats-Unis.
Au cinéma, il y a en général deux choses qui font peur : le vieillissement et la souffrance. « Amour », de ce point de vue là, représentait vraiment quelque chose pour moi. Vous savez, les gens disent toujours qu’ils ne veulent pas voir cela, que c’est trop douloureux mais l’immense cadeau que nous fait ce film, c’est justement de nous dire qu’on n’est pas seul dans la douleur. |
Pourquoi avez-vous accepté d’embarquer dans l’aventure « Star Wars » ?
Laura Dern : On ne peut pas dire non à une proposition pareille. Quand j’avais sept ans, j’essayais de refaire les scènes avec ma lampe de poche dans ma chambre d’enfant. On m’appelle pour faire « Star Wars », alors évidemment que je dis oui. Etre sur le plateau du film, c’est comme si on était sur celui de David Lynch : on regarde autour de soi et on se demande ce qui est vraiment en train de se passer. J’aime beaucoup Rian Johnson, le réalisateur. J’avais vu son film précédent, "Looper". C’est un jeune homme radical et plein d’idées dans sa manière de raconter une histoire et là, il le fait de manière presque iconique voire mythologique. Pour moi, tout commence toujours par le réalisateur. Et puis, il faut savoir que dans la famille « Star Wars », la productrice Kathleen Kennedy est très exigeante par rapport aux personnages féminins. C’est une très belle chose pour moi mais aussi pour les spectateurs et les enfants. |
Vous avez tourné avec de très grands réalisateurs, vous êtes vous-même réalisatrice. Avec qui aimeriez-vous tourner ? A quel projet voudriez-vous participer ?
Laura Dern : Pourquoi n’ais-je pas appris l’espagnol ? Je pourrais alors supplier Almodovar de me donner un rôle. Ca me parait incroyable de ne pas pouvoir travailler avec lui parce que si je suis dans le monde de David Lynch, pourquoi ne pourrais-je pas être dans celui d’Almodovar et de ses femmes que je n’ai jamais oubliées. Il y a aussi mon ami Alexander Payne, avec qui j’ai déjà tourné, et avec qui j’espère travailler davantage. Il y a Paul Thomas Anderson également. En fait, ce sont des gens que je connais déjà mais puisqu’ils me connaissent déjà en profondeur, je me dis qu’ils feront de moi quelqu’un de meilleur encore. Je dois donc travailler mon espagnol. J’apprends déjà le français mais je suis trop timide pour l’instant mais je rêverais de travailler dans le cinéma européen.
Laura Dern : Pourquoi n’ais-je pas appris l’espagnol ? Je pourrais alors supplier Almodovar de me donner un rôle. Ca me parait incroyable de ne pas pouvoir travailler avec lui parce que si je suis dans le monde de David Lynch, pourquoi ne pourrais-je pas être dans celui d’Almodovar et de ses femmes que je n’ai jamais oubliées. Il y a aussi mon ami Alexander Payne, avec qui j’ai déjà tourné, et avec qui j’espère travailler davantage. Il y a Paul Thomas Anderson également. En fait, ce sont des gens que je connais déjà mais puisqu’ils me connaissent déjà en profondeur, je me dis qu’ils feront de moi quelqu’un de meilleur encore. Je dois donc travailler mon espagnol. J’apprends déjà le français mais je suis trop timide pour l’instant mais je rêverais de travailler dans le cinéma européen.