Sous la direction du réalisateur Brett Morgen (très renommé dans l’univers du documentaire et multi-primé), « Moonage Daydream » se propose d’approcher la personnalité éminemment complexe de l’artiste mais aussi d’enlever son ou plutôt ses nombreux masques. En route vers un voyage visuel et auditif exquis ! Se présentant sous la forme d’un documentaire très ambitieux, le film révèle aux spectateurs les archives inédites du chanteur. C’est bien simple, la volonté du réalisateur est de parcourir la carrière de David Bowie sous le prisme de son identité. Qui était il ? Croyait-il en Dieu ou à une instance supérieure ? Que signifiaient ses costumes et son maquillage pour lui ? Quelles étaient ses rêves ? Comment se percevait-il ? Nous avons été sidérés de découvrir tant d’images inédites (et dépoussiérées car visuellement très belles), mais aussi de voir les poèmes de David Bowie ou encore ses peintures. Véritable touche à tout, l’artiste se livre comme jamais, soit dans des interviews classiques, soit en voix off sur des images judicieusement choisies. Et quand on sait que Brett Morgen a mis quatre ans pour monter les images, puis dix-huit mois pour concevoir l’univers sonore, l’animation mais aussi la palette chromatique du film-documentaire, on mesure davantage la chance de découvrir sur grand écran un des artistes les plus prolifiques et les plus mystérieux que l’on connaisse ! De plus, revoir aujourd’hui les fameuses interviews de Ziggy Stardust parlant ouvertement de bisexualité dans les années 70 a quelque chose d’éclairant. Car oui, si l’immense artiste qu’il représentait, paraissait étrange aux yeux de certains, c’était parce qu’il s’était constitué, avant tout le monde, une identité très libre pour l’époque. Voulant diffuser l’amour et la paix à travers ses chansons, il est le premier à évoquer les questions de l’identité ou plutôt des identités multiples qui dépendaient de son humeur. « Moonage Daydream » , c’est avant tout un objet filmique d’une incroyable richesse qui tente de percer, avec beaucoup d’adresse d’ailleurs, la figure de David Bowie. Ce dernier dira d’ailleurs de lui qu’il est avant tout un collecteur de son temps. En effet, il était parvenu à capter l’essence de la société dans laquelle il vivait pour la projeter dans son art. Chant, peinture, écriture, personnages scéniques inventés, tout participe à enrichir la galaxie Bowie ! Véritable pionnier, le chanteur a toujours été en avance sur son temps, et le film en témoigne parfaitement. La seule fois où David a choisi d’écouter son public et d’aller à la rencontre des souhaits de ce dernier, c’était dans les années 80 avec des titres comme Let’s Dance ou Ashes to Ashes qui touchaient directement le cœur des fans en proposant des chansons joyeuses mais aussi plus simples… Brett Morgen a construit son film pour nous proposer des clés de lecture pertinentes de cet immense artiste et on s’en régale, tant par ses images que par ses choix sonores! Au montage souvent très rapide, sont greffés des effets visuels qui prennent vie sous les pulsations vocales du chanteur. Ce voyage poétique, visuellement magnifique doit aussi beaucoup au soin accordé au son. Pour les besoins du film, Tony Visconti (collaborateur, ami et producteur musical de Bowie) mais aussi le mixeur Paul Massey, ont remasterisé et adapté les titres pour le cinéma en proposant du 5.1, 7.1 ou du Dolby Atmos en fonction des possibilités offertes par les salles. Prodigieux ! Véritable hommage à l’immense David Bowie, « Moonage Daydream » s’adresse avant tout aux fans de l’artiste mais aussi à tous les curieux qui accepteraient de cheminer dans un voyage auditif et visuellement éblouissant, mais aussi très contemplatif. Vous voilà prévenus !
Bien sûr, l’encodage en dolby Atmos remporte la palme sur le dolby 5.1 et le son stéréo proposé. A l’écoute, le résultat sonore ne souffre d’aucune critique ! Le son est dynamique, toujours clair et l’ensemble se veut très équilibré. Quel bonheur d’entendre le génie de Bowie dans ces conditions ! Genre : Documentaire
Durée du film : 2h20 Durée des bonus : Aucun
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«Traitez les gens comme s'ils étaient ce qu'ils pourraient être, et vous les aiderez à devenir ce qu'ils sont capables d'être.» Goethe Cette citation de Goethe, c’est celle que l’on découvre sur le site de l’association Down Up située à Arras, association qu’a suivi Laurent Boileau et dont il filme quelques protégés au caractère bien forgé. « Fondée il y a près de quarante ans, sous l’impulsion de parents d’enfants porteurs d’une déficience intellectuelle (trisomie 21 pour la plupart), Down Up s’est fixé, dès l’origine, l’ambition d’imaginer, d’expérimenter, de modéliser et de développer des parcours de vie, scolaires, professionnels et résidentiels, totalement intégrés au milieu ordinaire, pour les personnes fragilisées par un handicap » explique Laurent Boileau dans le dossier de presse qui accompagne la sortie du film. Cette ligne de conduite, il l’illustre à merveille à travers les portraits des six pensionnaires tous différents les uns des autres. Mosaïque de visages, d’expériences personnelles et professionnelles mais aussi de rêves, « J’irai décrocher la lune », met l’humain au centre de tout. Des accompagnateurs aux collègues de nos héros du jour aux familles et confidences face caméra de ces personnalités attachantes atteintes de la trisomie 21, le deuxième long-métrage du réalisateur français est à la fois touchant et drôle, pudique et éducatif.
Video Killed The Radio Star Si les premières images sont aussi percutantes, c’est parce qu’elles sont accompagnées d’une musique électro qui sent bon les années 80 ! Nous suivons une voiture qui fonce à toute vitesse en plein centre ville. Ensuite, les images s’enchaînent et laissent le spectateur dans l’étonnement. Jamais, nous n’avions vu celles-ci et même si certaines commencent à dater, le résultat laisse songeur ! Nous avons affaire aux archives personnelles de la star du ballon et le voyage dans le temps est garanti sans artifice ! Et pendant 2h10 tout y passe ! Les entraînements de Diego, ses matchs, ses sorties nocturnes mais aussi son enfance dans une favela qu’il s’était juré de quitter à tout jamais en compagnie de sa famille. Le numéro 10 en tête Avec ce documentaire, le réalisateur fait le choix d’éclairer le parcours de Maradona dans sa période napolitaine. Ce moment particulier du surdoué argentin est relaté avec beaucoup de sérieux. Il y a tout d’abord un côté didactique qui n’est pas déplaisant et qui permet au néophyte d’entrer dans la vie du footballeur sans (trop) de difficultés. Bien sûr, les fans n’apprendront peut-être pas énormément sur ce joueur hors norme mais ils ressentiront également une belle émotion car qu’on aime ou pas Maradona, il faut lui reconnaître une existence qui n’a pas toujours été évidente. Derrière chaque but, chaque moment important de sa vie, il n’a jamais oublié d’où il venait et où il s’était promis de ne jamais retourner. Cette énergie du désespoir, c’est aussi pour ses parents qu’il l’a entretenue toutes ces années. Bien que son bonheur ait été de leur offrir un toit, le revers de la médaille n’a pas été simple à gérer. Nous le disions, le documentaire s’attarde sur la période napolitaine au moment précis où le club de Naples n’existait pas aux yeux des autres clubs italiens. Pire, un racisme latent frappait violemment ses habitants et le réalisateur est parvenu à rendre compte de cette bêtise humaine. Moqueries, chants racistes et insultes étaient le quotidien de ce club avant que ne vienne jouer Maradona. Peu de temps après, le miracle se produisit et les moqueries se sont faites plus discrètes. Qualitativement, le traitement du documentaire est exemplaire car l’émotion n’est jamais provoquée par le montage mais c’est au spectateur de combler ce qu’il voit. D’ailleurs, et c’est aussi la seule critique que nous pouvons épingler, certaines images décontextualisées n’aident pas toujours à la bonne compréhension de ce qui se passe sous nos yeux. Portrait d’un Dieu du ballon rond Intimement relié à l’univers du football, la face sombre de Maradona nous est également donnée à voir. La drogue, la prostitution et ses relations avec la mafia entachent ainsi l’aura de celui qu’on ne pouvait arrêter sur le terrain. Victime d’un succès qu’il n’a pas su gérer, Maradona s’enfonce inexorablement. Aussi, cet homme devenu Dieu souffre de ce qui le tourmente au fond de lui et la narration s’emploie à nous le montrer. Ce voyage se fait sur les épaules bien humaines d’ « El pibe de oro » qui finira par tomber. Adoré, puis détesté à cause de l’épisode de la coupe du monde contre l’Italie (et donc contre son camp), le documentaire apporte un regard neuf sur celui qui a révolutionné le football moderne. Poignant et intelligent, « Diego Maradona », nous émeut en nous montrant le destin et les failles de Diego. Avec ce documentaire, le réalisateur Asif Kapadia parvient à dresser un portrait bluffant et sans concession de Diego Maradona dans sa période napolitaine. La force du réalisateur est de traiter son sujet avec suffisamment de recul que pour nous livrer un regard toujours juste et pertinent laissant toutefois la place à une belle émotion. Alors qu’attendez-vous pour découvrir ou redécouvrir l’éternel numéro 10 argentin ? ► Les bonus Les scènes coupées (39 minutes) permettent d’alléger le récit et soulignent un peu plus les difficultés de Diego (ses blessures, son opération et sa vie de famille). Notons également la présence d’un commentaire audio non sous-titré. Genre : Documentaire Durée du film : 2h10 Résumé du film : Le 13 mars 2013, le Cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, devient le deux cent soixante sixième Souverain Pontife de l’Église Catholique. C’est le premier Pape originaire d’Amérique du Sud, le premier jésuite nommé Évêque à Rome, mais avant tout le premier chef de l’Église à avoir choisi le prénom de François d’Assise (1181-1226), un des saints catholiques les plus révérés, qui avait dédié sa vie à soulager les pauvres et éprouvait un profond amour pour la nature et toutes les créatures de la Terre qu’il considérait comme la mère suprême. Note du film : 8/10 (par François) Avis : « Le film, plus qu’une biographie ou un documentaire, est un voyage initiatique dans l’univers du Pape François qui s’articule autour de ses idées et de son message, afin de présenter son travail, aussi bien que les réformes et les réponses qu’il propose face à des questions aussi universelles que la mort, la justice sociale, l’immigration, l’écologie, l’inégalité de revenus, le matérialisme ou le rôle de la famille ». Entre interviews, images d’archives et extraits de film mettant en lumière Saint François D’assise, nous nous penchons sur le parcours du premier Pape d’Amérique du Sud à avoir suivi les pas du célèbre Saint. Véritable fil rouge, le Pape commente sa vie en réactualisant les idées de ce dernier pour nous inviter à suivre un mode de vie plus simple et sans excès. Ce documentaire de Wim Wenders est édifiant car il permet d’approcher la pensée du guide des catholiques. Ses interventions sont éclairantes et brassent beaucoup de thèmes qui lui sont chers. Le premier à être développé est la pauvreté, toujours au cœur de ses préoccupations. Il dira même qu’il s’agit d’une maladie dont souffre l’Eglise actuelle car, par son manque de remise en question et la richesse de certains prêtes, certains s’éloignent du message du Christ et des évangiles. On sent que ce Pape ose dire ce qui fâche et doit certainement éprouver une vraie résistance face à ses proches les plus conservateurs. Mais nombreux sont les thèmes abordés, avec justesse, dans ce documentaire. S’adressant aux jeunes lors de ses allocutions publiques, la valeur « travail » est centrale car elle permet à l’individu de grandir en dignité. Tout comme cet autre combat mené par le Saint Père, celui de l’écologie. Ainsi, en 2015, l’encyclique du Pape fut lue au monde entier et à travers elle, le Vatican s’appuie sur des chiffres alarmants pour dénoncer le réchauffement climatique et l’urgence de la situation. Des images de notre Terre ont été projetées sur la façade de la Basilique Saint Pierre pour témoigner de l’urgence de la situation. Présent à l’ONU, il ne faut pas perdre de vue que lorsque le Pape parle à la foule ou aux dignitaires politiques, il le fait également en tant que chef du plus petit Etat du monde, le Vatican. Intéressant à bien des niveaux, le documentaire évoque de nombreux sujets de société à travers le prisme du religieux comme la paupérisation galopante des pays en voie de développement, l’importance de la famille, le rôle réservé aux migrants ou encore les relations entre Science et Foi jadis montées l’une contre l’autre. Cet éclairage du pontificat du Pape François permet d’aplanir ces idées, de prendre du recul ou de réfléchir sur ce qui constitue les réalités de notre monde. Avec « Le Pape François, un homme de parole » Wim Wenders parvient à s’entretenir avec le Pape, à illustrer son pontificat en images et à nous livrer des moments de vie qui font sens comme celui où le Pape s’adresse aux sinistrés qui ont perdus leurs maisons, aux enfants malades, aux migrants, à ces détenus à qui il a lavé les pieds comme pour laver les péchés de l’Homme. Même le Congrès américain ou les représentants des autres confessions ont été attentifs à ce message d’Amour… A nous de ne pas rester sourd à ce cri du cœur. Genre : Documentaire Durée du film : 1h32 Titre original : Pope Francis : a man of his world Résumé du film : De «L'Homme de Rio», de Philippe de Broca, à «Peur sur la ville», d'Henri Verneuil, de «L'As des as», de Gérard Oury, à «Flic ou voyou» de Georges Lautner, Jean-Paul Belmondo n'a jamais hésité à tourner lui-même ses scènes de cascades : en hélicoptère, suspendu dans le vide, en métro, en bateau ou en voiture. Son ami Rémy Julienne raconte les cascades les plus spectaculaires réalisées par «Bebel». Avis : « Belmondo ou le goût du risque » nous apparaît comme étant un véritable trésor ! Réalisé par Jérôme Wybon et raconté par Antoine Duléry, ce formidable travaille d’archiviste fait la place belle aux images rares mais aussi à de multiples interviews : Patrice Leconte, Claude Zidi et bien sûr Rémy Julienne n’en sont que quelques illustres exemples. Quel plaisir de suivre ce formidable acteur qui prenait à cœur de tourner lui-même ses cascades. Allant de la course sur le toit d’un métro filant à 60km/h (« Peur sur la ville ») à sa suspension d’un hélico en pleine ville de Venise- et en caleçon s’il vous plait ! (« Le Guignolo »), Belmondo est assurément un précurseur. Alors, ne boudons pas notre plaisir de regarder cet hommage à travers ce documentaire fait avec admiration. C’est d’ailleurs un Bebel très jeune qui nous accueille pour nous révéler son goût du risque. « On ne pouvait qu’admirer Belmondo, qui était un meneur, presque un dominant, sans en être conscient » confie Jean Rochefort. Oui, Belmondo, c’est avant tout un avant-gardiste. Au conservatoire déjà, ce trublion, malgré son fabuleux talent, n’a pas été reconnu par ses ainés qui lui refusèrent le prix malgré les acclamations du public. Trop novateur, trop en avance… trop Belmondo tout simplement. Il faudra attendre 1987 et son retour gagnant dans la pièce « Kean » pour triompher aux yeux de tous. « S’il n’y a pas ce grain de folie au cinéma, à quoi sert le cinéma ? », Rémy Julienne. Mais Belmondo c’est aussi soixante ans d’une magnifique carrière au cinéma. Et même si derrière chaque scène d’action l’acteur se prépare consciencieusement, les risques qu’il a pris étaient énormes et s’accompagnaient parfois de quelques égratignures. Ainsi, nous apprenons qu’en 1977, sur le tournage de « l’Animal », il se foule la cheville dans la fameuse scène de l’escalier avant de se blesser à la tempe par le croc d’un tigre. Et si nous savons tout cela, c’est grâce aux archives inédites du cascadeur Rémy Julienne et d’images inédites de la télévision flamande. Pour 9,99 euros le DVD ou 14,99 euros le Blu-ray, vous auriez tort de vous priver d’images totalement introuvables ailleurs ! ► Les bonus : Durant 8 minutes, nous assistons à une interview du réalisateur, Jérôme Wybon. Classique dans son approche, ce petit entretien nous permet de comprendre les motivations qui l’ont conduit à réaliser ce film et nous livre les difficultés d’une telle entreprise. Genre : Documentaire Durée du film : 54 minutes Résumé du film : Dix ans après Une Vérité qui Dérange (récompensé aux Oscars), qui a placé le changement climatique en première ligne de la culture moderne, Une suite qui dérange – Le temps de l’action se révèle plus que jamais d’actualité à notre époque. Rejoignez l’ancien vice-président Al Gore dans sa lutte soutenue, tandis qu’il voyage autour du monde pour éduquer et inspirer la prochaine génération de champions du climat. À la fois révélatrice et alarmante, cette suite convaincante montre, malgré des enjeux toujours plus élevés, que les solutions à la crise du climat restent atteignables. Note du film : 6,5/10 (par Véronique) Avis : Il y a dix ans, « Une vérité qui dérange » avait marqué bon nombre de spectateurs, nous les premiers. Les constats alarmants présentés par Al Gore nous donnaient à réfléchir et conscientisaient son public avec une pédagogie évidente. On s’attendait donc à ce que « Une suite qui dérange, le temps de l’action » en fasse tout autant. Moins poignant que son prédécesseur, le nouveau documentaire cible des enjeux plus précis et fait l’apologie des énergies renouvelables, oubliant parfois de nous sensibiliser sur les actions menées à plus petite échelle, dans un quotidien plus accessible. Cette suite qui « dérange » est en effet axée sur les préparatifs de la COP21 et sur les tractations autour de l’accord de Paris. Mais pas seulement. Dans ce nouveau film, mené par les documentalistes Bonni Cohen et Jon Shenk, l’ex Vice-Président des USA appelle chaque citoyen à s’informer sur les bienfaits des énergies éoliennes et solaires et à rejoindre sa cause. C’est d’ailleurs pour cette raison que Gore a autant œuvré dans les coulisses de la COP 21, invitant les Indiens à délaisser leurs centrales au charbon pour des énergies plus propres. Présentant quelques données scientifiques hallucinantes ainsi que des images de catastrophes climatiques impressionnantes, le film interpelle mais nous laisse aussi vite sur le bas-côté, spectateurs du combat de Gore contre les climato-sceptiques et les nouveaux pouvoirs politiques mis en place. Faut-il rappeler que Donald Trump a balayé du revers de la main le précieux accord de Paris signé en 2015? Davantage dans le discours et l’action que dans la prévention, Gore passe d’états en états, de pays en pays pour démontrer le raisonnement logique de sa pensée. Oui mais… ce nouveau film ne sert-il pas seulement à mettre en lumière ses victoires, ses défaites, ses remèdes à la sourde oreille de certains politiques influents ? Il le dit lui-même durant le métrage « découragé, j’ai pris conscience qu’il fallait que l’on soit plus nombreux, qu’il fallait formé des ambassadeurs du climat dans le monde entier ». Dix ans après « Une vérité qui dérange », le constat est sans appel : rien n’a véritablement changé. Primé aux Oscars, vu par des milliers (voire millions) de spectateurs, le documentaire n’a pourtant pas eu l’effet escompté. Plus scénarisé que son premier opus « Une suite qui dérange » se veut plus linaire, chronologique mais perd le sel de son idée première : conscientiser les citoyens du monde à préserver la Terre si on ne veut pas que son équilibre se dérègle. Toujours intéressant et superbement réalisé (les images du Groenland sont un bel exemple de la maîtrise technique de l’équipe), le film ne sollicite pas le même engouement. Dommage, nous aurions aimé retrouver tout ce qui nous avait si interpellé précédemment et nous appuyer sur des informations tangibles plutôt que sur la démonstration d’une bataille que l’on croit perdue d’avance. Si on retrouve quelques éléments fidèles à l’esprit de Gore, les fans de la première heure pourraient être dubitatifs quant au chemin emprunté dans cette suite plus formatée. ► Bonus Prolongement ou redite synthétisée du documentaire, les bonus principaux d’ « Une suite qui dérange » reprennent finalement les arguments chocs de son acteur vedette : Al Gore. Dans « Effectuer le changement : le temps de l’action », l’ancien politique évoque le succès de « La vérité qui dérange » et les rencontres faites avec son public dix ans auparavant. Ce petit bilan nous entraîne ensuite sur les traces de Bonni Cohen et Jon Shenk, les deux réalisateurs du film, passionnés par le combat de Gore. Pour sublimer ses idées, les deux cinéastes ont utilisé diverses techniques, au sol ou sur drones, dans diverses régions des Etats-Unis ou sur les eaux du Groenland. Les intentions, les préoccupations et le traitement du sujet sont également mis en avant dans ce grand bonus de presque 30 minutes où toutes les coulisses du documentaire s’emboîtent et s’enchaînent de façon efficace. « La vérité en dix minutes » s’adresse, quant à lui, directement aux spectateurs. Témoins de la formation donnée par Gore à ses ambassadeurs, nous prenons le pouls, découvrons les axes de sa théorie et prenons place au sein d’un combat permanent qui est loin d’être gagné. Enfin, le clip de One Republic (« Truth to power ») est l’occasion de découvrir de superbes images en noir et blanc sur un fond musical des plus plaisants. Quand l’espoir naît et que les notes s’emportent, des clichés colorés viennent prendre place dans une synergie que l’on ne peut qu’apprécier. « Truth to power », ce sont trois minutes trente de pur bonheur musical et visuel ! Durée du film : 1h38 Genre : Documentaire |
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