Chernobyl
« La série à voir de toute urgence ! » - Par Fany
« La série à voir de toute urgence ! » - Par Fany
Le 26 avril 1986 à 1H23 du matin, l’Ukraine a vu l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl, la plus grande catastrophe civile de tous les temps. Due à une conjonction de facteurs à la fois techniques, politiques et humains, le réacteur N°4 de la centrale Lénine explose, libérant dans l’atmosphère 70 tonnes de produits radioactifs, de l’ordre de 20 fois Hiroshima. La série narre la genèse de cette catastrophe et ses conséquences avec sobriété, minutie et sans effets de manche – même si les puristes scientifiques et historiques trouveront certainement matière à pinailler quant à l’exactitude ou la chronologie des faits. Je suis quant à moi restée « atomisée » devant le petit écran durant les cinq épisodes qui constituent la série. Le premier épisode s’ouvre sur la confession du scientifique Legassov (sobre et talentueux Jarred Harris) qui pose la question de la responsabilité. D’emblée nous sommes plongés dans le climat soviétique des années 80 : un petit appartement aux murs gris, miteux, chichement meublé et peuplé de chats efflanqués. Un nuage palpable de fumée de cigarettes que Legassov, comme tous les personnages de la série, enchaîne sans discontinuer. |
Que s’est-il passé la nuit du 26 avril ? Au départ, il s’agissait d’un test élémentaire : couper des pompes et arrêter quelques systèmes de sécurité pour ensuite les remettre en fonction. Pourtant dès 22 heures le cœur du réacteur donne des signes alarmants de surchauffe. Les ingénieurs présents sur place, incapables d’arrêter le réacteur, déclenchent la procédure d’urgence, hélas trop tard – les barres qui devaient permettre l’arrêt total des réactions en chaîne sont bloquées et c’est la catastrophe
A quelques kilomètres de là, la ville de Pripiat abrite une population jeune et active qui sera durement touchée avec en premier plan les sauveteurs, pompiers, médecins et autres qui se sont précipités sur place. L’irradiation se répand partout dans le silence jusqu’à ce qu’un niveau de radioactivité anormalement élevé soit perçu par une centrale suédoise… L’URRSS obligée de faire ce qu’elle redoute par-dessus tout : communiquer
Ce n’est qu’au fur et à mesure des jours et même des années que l’on découvrira l’étendue de l’incurie de la politique russe à faire face à la catastrophe. Dans la série, cette politique est particulièrement mise en évidence. Il n’est bien entendu nulle question de remettre en cause les ordres : les pompiers se précipitent sur les lieux, des mineurs doivent creuser un tunnel sous la centrale, et ces derniers savent pertinemment qu’ils sont condamnés à brève échéance, les ouvriers qui pataugent dans l’eau radioactive, et même l’ingénieur chargé d’aller vérifier, comble de la bêtise, le trou creusé par l’explosion du réacteur 4. Aucun ne remettra en question les ordres du Kremlin, au péril de leur vie.
Pour le Kremlin, c’est bien simple : puisque on ne trouve pas de solution, le problème n’existe pas, voilà tout – un aveuglement idéologique sans commune mesure. Non seulement Tchernobyl c’est l’explosion d’un réacteur nucléaire, mais on ne peut s’empêcher d’y voir un parallèle avec l’explosion des dogmes et de la politique soviétiques. Et c’est bien là tout l’intérêt de la série : en nuance, sans effet, tout en sobriété, « Chernobyl » replace l’homme au centre des préoccupations premières et l’on se sent terriblement vulnérable.
A voir toutes affaires cessantes !
A quelques kilomètres de là, la ville de Pripiat abrite une population jeune et active qui sera durement touchée avec en premier plan les sauveteurs, pompiers, médecins et autres qui se sont précipités sur place. L’irradiation se répand partout dans le silence jusqu’à ce qu’un niveau de radioactivité anormalement élevé soit perçu par une centrale suédoise… L’URRSS obligée de faire ce qu’elle redoute par-dessus tout : communiquer
Ce n’est qu’au fur et à mesure des jours et même des années que l’on découvrira l’étendue de l’incurie de la politique russe à faire face à la catastrophe. Dans la série, cette politique est particulièrement mise en évidence. Il n’est bien entendu nulle question de remettre en cause les ordres : les pompiers se précipitent sur les lieux, des mineurs doivent creuser un tunnel sous la centrale, et ces derniers savent pertinemment qu’ils sont condamnés à brève échéance, les ouvriers qui pataugent dans l’eau radioactive, et même l’ingénieur chargé d’aller vérifier, comble de la bêtise, le trou creusé par l’explosion du réacteur 4. Aucun ne remettra en question les ordres du Kremlin, au péril de leur vie.
Pour le Kremlin, c’est bien simple : puisque on ne trouve pas de solution, le problème n’existe pas, voilà tout – un aveuglement idéologique sans commune mesure. Non seulement Tchernobyl c’est l’explosion d’un réacteur nucléaire, mais on ne peut s’empêcher d’y voir un parallèle avec l’explosion des dogmes et de la politique soviétiques. Et c’est bien là tout l’intérêt de la série : en nuance, sans effet, tout en sobriété, « Chernobyl » replace l’homme au centre des préoccupations premières et l’on se sent terriblement vulnérable.
A voir toutes affaires cessantes !
Créateurs : Craig Mazin Comédiens principaux: Jared Harris (Valeri Legassov), Stellan Skarsgard (Boris Chtcherbina), Emily Watson (Ulana Khomyuk), Jessie Buckley (Lioudmila Ignatenko) Nombre de saison : 1 Nombre d’épisodes : 5 épisodes de 60 à 72 minutes Date de la première diffusion : 6 mai 2019 (sur HBO) |
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